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Il y a 40 ans, une femme, centriste, bouleversait la société Française.

A force de volonté, armée de ses convictions, Simone Veil alors ministre de la santé avait voulu « faire partager une conviction de femme » devant une assemblée nationale composée de 469 hommes et 9 femmes.
« Elles sont 300 000 chaque année. Ce sont celles que nous côtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la détresse et les drames. C’est à ce désordre qu’il faut mettre fin. C’est cette injustice qu’il convient de faire cesser. (…) Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issues. (…) Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme – je m’excuse de le faire devant cette assemblée composée exclusivement d’hommes : aucune femme ne recourt de gaité de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. »

Sa détermination à proposer une nouvelle législation, mieux adaptée au consensus social, à faire évoluer le droit des femmes aura raison de 79 orateurs virulents, souvent ceux de son camp, et 25 heures de débats difficiles. Rarement sous la 5è République ils furent aussi houleux et les mises en cause personnelles aussi violentes.
Par prudence il a été prévu que la loi soit réexaminée 5 ans plus tard, en 1979. Une nouvelle fois, sans l’appui de sa majorité Simone Veil voit son projet difficilement mais définitivement adopté.

40 ans plus tard, en ce 26 novembre 2014, les députés s’apprêtent à réaffirmer le droit fondamental à l’IVG en France et en Europe, d’une seule et même voix sur un texte pourtant sans portée juridique. C’est un signal fort et hautement symbolique.

Par le courage, la pugnacité et la dignité de Simone Veil, le droit à disposer de son corps est un acquis majeur dans l’histoire de l’émancipation des femmes.

Un acquis majeur, certes mais pour lequel il faut rester mobilisés. Dans nos frontières, même si de nettes avancées ont été enregistrées ( comme le remboursement intégral …) la légalisation est acquise mais pas la légitimité de l’acte.
Au-delà de nos frontières ce sont 70 000 femmes qui meurent encore chaque année des suites d’avortements pratiqués dans de mauvaises conditions.

Le combat doit se poursuivre, ici et ailleurs car malgré l’avancée historique due à la loi Veil, des efforts restent à faire pour améliorer les conditions d’accès à l’IVG et  plus généralement pour garantir les Droits des femmes.

Il faudra pour cela une volonté politique déterminée,  novatrice et toujours plus courageuse pour la construction de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, vers une société de progrès. Une autre Simone Veil peut être…

 

Nathalie ELIMAS

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