Au lendemain des accords d’Evian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d’Algérie, 55.000 à 75.000 harkis, supplétifs de l’armée française en Algérie, ont, selon les historiens, été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles. Quelque 60.000 d’entre eux ont été admis en France, logés dans des camps de fortune du sud du pays, dont le plus important à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).
Depuis 2001, la journée du 25 septembre leur est consacrée, journée d’hommage national.
Retour sur ces derniers mois: Nicolas Sarkozy en avril dernier, et à une semaine du 1er tour, avait reconnu “la responsabilité historique de la France dans l’abandon des Harkis”
Bon nombre de représentants d’associations de harkis avait accueilli ce geste surprise du président candidat entre satisfaction et regrets. Djelloul Mimouni, le président de l’associations de harkis l’AJIR 66 faisait le commentaire suivant: M. Sarkozy n’a reconnu la responsabilité de la France que de façon “incomplète et relative”. M. Mimouni regrette notamment que seul “l’abandon” des harkis ait été reconnu, et non pas aussi les “massacres” dont ils ont été victimes. “Ce n’est pas la même chose pour ouvrir la voie à des compensations matérielles”.
Et il appelait le 15 avril suivant à voter Hollande qui avait promis, s’il était élu à la présidence de la République, de “reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France”. Il avait affirmé en outre son intention “d’assurer aux harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la République”.
Aujourd’hui, Monsieur Hollande dans un message lu par le ministre délégué aux Anciens combattants Kader Arif, affirmait que “La mémoire des harkis est une mémoire vivante et souffrante, elle impose à la France un retour sur elle-même et sur son histoire. En cette journée nationale dédiée au souvenir, il importe que la vérité soit dite, que les leçons en soient retenues et que les conclusions en soient tirées”
Un message dont on peut comprendre qu’il devrait être suivi d’effets? Une promesse de campagne à honorer…car “la France se grandit toujours lorsqu’elle reconnaît ses fautes” ( F.Hollande)
Loin de ces discours, j’assisterai à côté de nos élus locaux et sous la présidence de Luc Strehaiano, maire de Soisy-sous-Montmorency et Vice Président délégué du Conseil Général du Val d’Oise, au juste hommage rendu aux Harkis à Margency, monument aux morts, 19 heures.